Après avoir travaillé 10 ans dans l’édition, Laure Courty se lance à 35 ans dans l’entrepreneuriat numérique et collaboratif à la suite d’un déménagement ! En 2013, confrontée à un besoin de stockage en s’installant avec son conjoint sur Bordeaux, elle créé sa propre startup sur le concept du partage collaboratif entre particuliers pour la location d’espaces de stockage et garde-meuble. Le principe de Jestocke.com est simple : mettre en relation des personnes qui ont de la place vide (garage, chambre, cave…) avec une autre ayant besoin de stocker des meubles ou des objets.
Et ça marche ! En 2 ans, le concept est déjà une belle réussite avec plus de 40% de croissance du nombre de ses transactions et 270 000 m3 d’espaces à louer en France ! Il faut dire que la location coûte près de 60% moins cher que les solutions de stockage existantes. En janvier 2015 Laure et son équipe ont réussi à lever 350 K€ de fonds d’investissements privés pour continuer leur développement et se positionner notamment sur le marché des entreprises. Aujourd’hui, Laure est en train de boucler une deuxième levée de fonds et se prépare à recruter de nouveaux salariés.
Nous nous étions rencontrées à Bordeaux lors de la création de sa startup quand je l’ai invitée à participer à une conférence sur les femmes et l’économie collaborative et solidaire au Forum Entrepreneures Aquitaine. En septembre dernier, je la retrouvais en pleine installation dans ses nouveaux locaux en co-working au sein de l’écosystème AEC, Agence Aquitaine du Numérique accompagnant de nombreux projets numériques innovants à Bordeaux. L’occasion de l’interviewer sur son parcours en tant que femme entrepreneure dans un secteur où les femmes sont de plus en plus représentées, même si peu arrivent encore jusqu’aux levées de fonds comme Laure !
Quel a été ton déclic pour entreprendre ? Etait-ce une évidence pour toi, ou il t’a fallu du temps pour te lancer ?
Je n’avais jamais envisagé de me lancer dans l’entrepreneuriat. J’étais éditrice dans un secteur passionnant (la géopolitique) et j’aimais mon métier. Mais mon conjoint a été muté à Bordeaux et là la donne a changé. Je n’ai pas mis longtemps à m’apercevoir que je détestais travailler seule (j’avais gardé des projets en freelance avec des éditeurs parisiens) donc qu’il allait falloir réfléchir à d’autres opportunités. Mais surtout j’ai eu cette idée de plateforme de garde-meuble entre particuliers. Je n’ai pas réfléchi très longtemps, juste le temps de vérifier que l’idée était viable et je me suis lancée.
Quels sont les 3 kiffs que tu retiens de ta vie d’entrepreneure aujourd’hui ?
Premièrement, évoluer dans un milieu ultra-collaboratif et optimiste au quotidien. J’ai découvert un univers d’entrepreneurs qui dénote de ce que je connaissais dans ma précédente carrière. Entraide, positivité, motivation, globalement ce sont des personnes qui s’éclatent dans leur job. Ensuite, la première transaction que nous ayons faite. Et enfin, mes investisseurs. J’ai beaucoup de chance !
Quel a été le moment le plus difficile dans ton parcours d’entrepreneure de startup et comment l’as-tu surmonté ?
La première levée de fonds. C’est un exercice très chronophage et assez frustrant dans la mesure où on peine à trouver le temps nécessaire pour se concentrer sur le business, le produit et l’équipe. Je l’ai surmontée en étant très bien entourée. J’évolue depuis le début de l’aventure avec une dizaine de startups qui ont levé presque au même moment. On a donc multiplié les occasions de discuter des problématiques liées à la levée de fonds, échange de document, de contacts investisseurs, avocats, négociation du pacte… J’ai aussi reçu le soutien de la Technopole Bordeaux Unitec sur la préparation du dossier, c’est un bon canal pour challenger le projet et formaliser la doc nécessaire.
Quel conseil -ou devise- donnerais-tu à une entrepreneure qui se lance ?
Je donne toujours le même conseil. Il faut savoir bien s’entourer. Le monde de l’entrepreneuriat est un monde très ouvert et je ne connais pas d’entrepreneur qui refuse de donner un coup de main lorsqu’il le peut. Si l’on parvient à créer un écosystème dynamique autour du projet, on gagne un temps précieux et on évite quelques erreurs.
Quels sont tes prochains défis, tes rêves ?
J’ai plusieurs défis : faire évoluer le produit pour qu’il réponde parfaitement aux problèmes des utilisateurs, atteindre la masse critique en termes d’offre de surfaces (nous travaillons sur un nouveau canal d’acquisition), dénicher des talents pour compléter l’équipe, boucler une seconde levée de fonds pour prendre le marché français et faire nos premiers pas en Europe… Mes rêves : faire de Jestocke une très belle aventure qui me donnera les moyens financiers d’investir dans d’autres projets innovants.
Merci Laure !
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